Chaos Politique en Perse.

Suite à la mort d'Ahmad Shah Qajar, la Perse est tombée dans une situation politique hautement instable. Les milices Loyalistes et Démocrates se font face dans les rues de Teheran tandis que le Majlis prend des mesures exceptionnelles.

Dans les rues, justement, des leaders socialistes prennent la parole pour affirmer que Mirza a fuit afin de quérir le soutien des Ottomans, dans le but d'établir une Monarchie Absolue en Perse. L'objectif du nouveau Shah serait de renverser le Majlis afin de prendre le contrôle total du pays, souillant du pied la démocratie. Ces paroles ne trouvent pas beaucoup d'échos parmi les démocrates, jusqu'à ce que...

Le Coup de Téhéran

... Une force Loyaliste ayant reçu des ordres de Mirza depuis son exil entre dans le Majlis, armée, afin de prendre le contrôle de l'assemblée. Ce sont en tout cinq cent hommes, des soldats ayant rejoint les Loyalistes, qui prennent en otage la démocratie Perse. Lorsque l'événement devient public les démocrates modérés se rallient massivement aux socialistes Perses. C'est une force lourdement équipée de 2 000 milices populaires syndicalistes, marxistes et sociales-démocrates qui marche le 29 mars sur le Majlis afin de déloger les Loyalistes qui s'en sont emparés.

Les troupes Loyalistes évacuent rapidement l'assemblée sans faire de mal aux représentants du peuple. Le soir même les milices Démocrates fortifient le Majlis et laissent une troupe de trois cent hommes en protection du palais. Le leader du mouvement syndicaliste, Haydar Khan Amo-oghli, proclame devant une foule populaire que les Démocrates n'entreront dans le Majlis que dans l'unique but de protéger la démocratie des attaques de Mirza. Trois mitrailleuses légères sont déployées sur les barricades pendant son discours.

Au début du mois d'avril, une scission se produit entre les Loyalistes. Là où les Démocrates se sont unifiés autour d'une ligne de gauche plus dure, les Loyalistes se divisent entre les Intégralistes et les Sociaux-Conservateurs. Ces derniers finissent par quitter, le 17 avril, les Loyalistes et se rallient au Majlis. Cela a pour conséquence de créer de nouvelles tensions entre l'assemblée et les Démocrates, qui ne croient pas en ce retournement de situation.

Le 22 avril le peuple de Téhéran apprend, avec stupeur...

La Guerre des Khans

... Que dans l'est et dans le sud-ouest du pays les Khans profitent du chaos dans la capitale pour rançonner les villages de fermiers et d'éleveurs. Le peuple conspue alors l'armée, qui est revenue massivement à Téhéran pour soutenir le Majlis ou Mirza, sans tenir compte de la protection du pays contre cette force.

Deux jours plus tard, le 24 avril, d'autres nouvelles parviennent dans la ville : Mirza Kuchak Khan, le chef du Mouvement Jangal (ou Mouvement constitutionnaliste du Gilân, ou Mouvement des Forestiers), un marxiste révolutionnaire, a appris grâce à des socialistes qui se sont déployés sur le territoire pour protéger la population en ces temps troubles et apporter des vivres à ceux qui en manquent la situation. Il a levé des milices du Rasht, a rallié les nomades Bakhtyâri et a joint des auxiliaires Kurdes afin de combattre les Khans et protéger la paysannerie.

Suite à quelques affrontements, essentiellement dans le sud-ouest du pays, les Khans se retirent. Mirza Kuchak est renommé par ses troupes "sardâr-e jangal", le Général de la Forêt.

Effets :

• +8% de Socialisme en Perse.
  
• Augmentation du capital politique du Majlis.
  
• Augmentation des relations entre les Démocrates et le Majlis.
  
• Scission des Loyalistes en deux groupes : les Intégralistes et les Conservateurs. Les Loyalistes sont les puissants des deux groupes. Les Conservateurs s'allient avec le Majlis et renforcent son capital politique.
  
• Apparition de la faction "Mouvement Jangal", qui dispose de 30 000 milices et qui est socialiste radical.
  
• Diminution du capital politique de Mirza Shah Qajar.

Mai-Juin 1936

Au début du mois de mai se déroule, dans l'ouest du pays, la première rencontre officielle entre Haydar Khan Amo-oghli et Mirza Kuchak Khan. Les deux hommes conversent longuement au sujet de l'avenir de la nation Perse, et leurs mésententes éclatent rapidement : le premier est un partisan internationaliste, contre la propriété privée et profondément athée, alors que le second est pour ce qu'il appel le "Socialisme Localiste", pour conserver la propriété privée à une certaine échelle et suit la doctrine du Socialisme Islamique. Ce n'est que l'intervention d'un socialiste Français, venu volontairement soutenir Haydar, et d'un socialiste Algérien, exilé et recueilli par Mirza Kuchak, qui permet de maintenir le dialogue entre les deux leaders socialistes, qui se quittent en s'étant mis temporairement d'accord : l'intérêt de chacun, pour l'heure, est la fondation d'un État socialiste.

A Téhéran, le 17 mai, une série d'attentats à la bombe se produisent dans les casernes Intégralistes. On soupçonne bien évidemment les syndicalistes, mais les soupçons s'élargissent avec la peur de toute la frange républicaine et démocrate de la société vis-à-vis des partisans absolutistes de Mirza Qajar.

Les Intégralistes sont complètement désorganisés suite à ces attaques. Une troupe se réunie et tente une nouvelle marche sur le Majlis, non plus pour l'envahir, mais pour exiger des représentants du peuple qu'ils défendent le peuple - tout le peuple. Le palais est défendu par les milices syndicalistes qui jouent de la mitrailleuse, en tir de suppression uniquement, pour empêcher l'avance des loyalistes. Dès le lendemain les Intégralistes sont accusés publiquement d'avoir tenté un nouveau coup contre la démocratie et la population chasse spontanément leurs troupes de la capitale. Haydar Khan Amo-oghli fera deux jours plus tard un grand discours vantant la sauvegarde de la démocratie face aux fanatiques moyenâgeux suivant le tyran Mirza.

Mais les syndicalistes ne gagnent pas sur toute la ligne : les classes conservatrices, à savoir les religieux et la petite bourgeoisie, se liguent progressivement contre les syndicalistes. Une peur de l'expropriation générale se répand parmi ces populations, qui se rapprochent des Jangali, qui représentent la meilleure alternative aux syndicalistes.

Fonctionnement de ce conflit interne :

• Les syndicalistes et les Jangali sont les deux seules factions susceptibles d'arriver au pouvoir actuellement, du fait de leur capital politique.
  
• Celui qui contrôle le Majlis gagne beaucoup de capital politique. [Actuellement contrôlé par les syndicalistes.]
  
• Celui qui vainc les Intégralistes gagne beaucoup de capital politique. [Vaincus par les syndicalistes.]
  
• Celui qui a le soutien des sociaux-conservateurs gagne beaucoup de capital politique. [Ne soutiennent actuellement personne mais sont plus proches de Jangali.]
  
• Celui qui défend les campagnes contre les Khans a le soutien de la paysannerie. [Actuellement défendues par les Jangali.]
  
• Les syndicalistes et les Jangali ont un accord pour la fondation d'un État socialiste.
  
• Celui qui remplit 3 des conditions suscitées prend le contrôle du pays et fonde l'État socialiste selon ses conditions. Si on arrive à 2 partout, ils doivent le fonder en coopération ou créer une scission interne dans le pays.
  

Effets :

• Diminution conséquente du capital politique des Intégralistes.
  
• Légère augmentation du capital politique des sociaix-conservateurs.
  
• Augmentation du capital politique des syndicalistes.
  

Alors que les syndicalistes et les Jangali semblent être dans une paix politique relative, de grandes négociations politiques quant à l'avenir de la Perse se joue à Téhéran et les rues redeviennent calmes. On remarque néanmoins que les officiers de l'armée Perse organisent des réunions dans des locaux privés un peu partout en ville.

Le 7 juin le Kayhan, un journal Perse à tendances conservatrices, publie son édition quotidienne dont le gros titre est "Le Spectre Rouge : La fin de la Perse millénaire ?". Un gigantesque article à charge contre les socialistes suit, dénonçant le contrôle du Majlis par la force des mitrailleuses et l'expulsion de Mirza Qajar afin qu'il ne puisse pas arriver sur le trône comme cela devait être. Les journalistes concluent leur article par "Au final, le départ du Shah était-il vraiment pour préparer son coup d'État, ou pour se protéger des socialistes ? Et ce coup d'État n'était-il pas un moyen de nous sauver de la Terreur Rouge ?".

Cet article a un grand impact sur les classes éduquées de la population, essentiellement la bourgeoisie et les religieux. Les négociations se tendent entre eux et les socialistes. Après plusieurs jours de tensions, Haydar Khan Amo-oghli dira à ses vis-à-vis "Bien, que tous ceux qui ont cru cet article mensonger sortent de la pièce et soient remplacés par des gens saints d'esprit ; je ne négocierai pas avec des imbéciles." Cela entraînera un schisme parmi les sociaux-conservateurs : la majorité acceptera une alliance avec les syndicalistes, qui ont accepté quelques concessions, et la minorité s'alliera avec les Jangali.

Le 12 juin, Haydar Khan Amo-oghli entre au Majlis et se rend au pupitre du Président. Il déclare alors :

"Depuis trop longtemps la Perse sombre dans l'instabilité et l'immobilisme politique. Depuis trop longtemps nous sommes dirigés par des princes et des rois incapables de comprendre les souffrances et les besoins de leur peuple. Depuis trop longtemps nous descendons droit vers les enfers à force de la passivité de la classe politique. Aujourd'hui tout doit changer.

Je proclame officiellement la République Socialiste d'Iran. Mirza Shah Qajar et sa famille sont condamnés à l'exil définitif. La nouvelle République prendra rapidement des mesures pour mettre en place la laïcité de l'État, la nationalisation des grandes entreprises nationales et l'élection d'un nouveau Majlis afin de l'en débarrasser de ses éléments réactionnaires. Les petites entreprises demeureront aux mains de leurs propriétaires et les Imams éliront entre eux cinq représentants au Majlis, dont quatre auront un rôle consultatif et un seul aura une voix à l'assemblée.

Vive le peuple Iranien ! Vive la République Socialiste !"

Après ces déclarations, Mirza Kuchak Khan quitte Téhéran en vitesse et se rend auprès de ses troupes. Les généraux de l'armée nationale Perse, de leur côté, sont partagés sur les événements et des dissensions éclatent entre la frange qui veut rester loyale au Shah et ceux qui veulent rester loyaux au Majlis. Les combats n'éclateront pas, mais la nouvelle République devra composer avec des militaires monarchistes, sous peine de devoir les affronter militairement.

Effets :

• La Perse devient la République Socialiste d'Iran.
  
• La République Socialiste d'Iran devient Syndicaliste.
  
• La faction "Mouvement Jangal" demeure dans le nouvel État, avec son armée et un fort capital politique.
  
• La faction "Monarchistes" apparaît, comptant de nombreux officiers militaires.