Les Réformes Calles

"Nous délivrerons le Mexique des chaînes de l'obscurantisme."

Le Mexique entre dans une nouvelle ère de réformes sociales et économiques, teintées d'une réforme constitutionnelle. Après un vote au Parlement Mexicain où il obtînt les deux tiers des voix grâce à une alliance avec Toledano, Calles inscrit le référendum dans la constitution, renomme le pays "République Socialiste Soviétique du Mexique", rend le mandat présidentiel renouvelable, caractérise la République "unie, indivisible, centralisée, marxiste, athée et léniniste", établie les droits et les libertés de chacun, entérine l'égalité entre les hommes et les femmes et entre tous les peuples du Mexique.

Plutarco Calles, le nouveau Président, nomme un nouveau gouvernement avec Toledano en tant que Commissaire de l'Éducation et Joseph Staline comme Commissaire à la Reconstruction Nationale. Ce dernier reçoit par ailleurs la citoyenneté d'honneur du Mexique et est renommé José Stalino.

Au début du mois de février, l'alphabétisation du pays se fait à marche forcée. Une gazette quotidienne est distribuée à la population, « El Derecho de Saber » (le Droit de Savoir) composée d'une page recto-verso qui permet à chacun d'être tenu au courant de l'actualité et transmet des cours simplifiés sur des concepts marxistes et des formules mathématiques et d'une seconde page comprenant des exercices sur les sujets de ces gazettes. Le simple fait de rapporter ces exercices à l'école la plus proche, qu'ils soient réussis ou non, permet à chacun de recevoir un peu plus de biens de consommation, la récompense étant doublée si tous les exercices sont réussis. Les professeurs encouragent tous les foyers à se rendre dans les bibliothèques qui ont été approvisionnées de nombreux livres afin que chacun puisse accéder à la culture. Après une semaine de gazette, des livres simples et accessibles sont distribués dans les villes et les villages. Le 9 février est votée l'école obligatoire jusqu'à 12 ans pour tous les Mexicains, le 10 est fixé un salaire minimum qui augmente pour les travailleurs qui obtiennent un diplôme prouvant qu'ils savent lire, écrire et compter correctement.

« Le Mexique ne saurait devenir une puissance rayonnante tant que sa population sera enchaînée dans les ombres de l'ignorance, dont l'Église a fait un carcan de décrépitude pour les victimes de ses violences d'irrationnalité. Le savoir seul et seul le savoir pourra dissiper les obscures desseins et les noirceurs d'avenir vers lesquels nous ont mené les cléricaux ; l'avenir sera radieux à ceux qui liront, écriront et compteront sans que des clercs envoyés par des puissances étrangères ne prennent en main leur compréhension du monde. Mon programme pour la patrie commence au bord du gouffre de la misère intellectuelle et finira sur les chemins de la prospérité, de la science et de la rationalité qui doteront notre pays d'usines, pour satisfaire nos besoins avec le moins d'effort possible, et d'universités, pour permettre à chacun d'être praticien et philosophe, travailleur et scientifique. L'analphabétisme, c'est la mort de la patrie et le néant d'avenir. L'instruction, c'est le progrès et la prospérité. Investir dans l'éducation, c'est investir dans l'avenir. »

Les nouvelles lois passées au parlement proclament la saisie des possessions de l'Église ainsi que la fermeture des couvents et des monastères. Les églises sont contraintes de s'associer à un statut d'association culturelle encadrée, interdisant aux clercs la critique du gouvernement et la prise de position politique. Les écoles religieuses sont nationalisées et le port de tenues cléricales est interdit, de même que les signes religieux ostentatoires dans l'espace public. Enfin, les clercs étrangers sont mis devant un choix : l'abandon de leur statut ou l'expulsion.

« La foi est une affaire personnelle, nous dit-on, je dis d'abord que c'est une affaire dépassée ! La science aura raison de ces croyances dans quelques années, offrons encore la possibilité et la tolérance d'observer ces comportements arriérés avant qu'ils se dissolvent d'eux-mêmes, en rougissant d'une honte niaise d'avoir cru les derniers à ces sornettes. Offrons leur cette patience mais sachons être fermes pour que tout cela finisse, et finisse tôt que l'on puisse tôt s'élancer hardiment vers l'avenir. Le clerc étranger ne pourra plus professer les enseignements politiques qu'on l'a envoyé répété. Il devra quitter le Mexique ou la soutane. Sa place est auprès de ses maîtres à penser ou à l'usine. »

Après cela, les réformes s'attaquent aux inégalités et à la propriété privée. Les femmes et les indigènes sont reconnus le 12 février après un vote comme des citoyens de la République à égalité avec les hommes hispaniques, obtenant le droit de vote, le droit de travailler et le droit de gérer son propre argent. Le 14 février les ranchs et propriétés agricoles étrangères sont collectivisés et obtiennent le statut d'Ejidos, qui est transformé : désormais ces propriétés seront gérées par un conseil de travailleurs qui redistribue équitablement les revenus des terres. Le lendemain, ce statut est appliqué aux usines, entraînant la collectivisation de toute l'industrie. Ces modifications créent, de facto, une nationalisation de toute la production du Mexique, agricole comme industrielle, car les possessions étrangères sont également collectivisées.

« La place des travailleurs éduqués n'est plus sous le fouet du contre-maître mais sur le fauteuil du patron. Chaque travailleur a le devoir d'être un praticien accompli et un décisionnaire juste. D'où proviendrait plus la justesse que des rangs de celles et ceux qui font vivre notre belle nation chaque jour ? Chaque chose à sa place, voilà ma formule ! Les femmes avec les hommes, les travailleurs aux commandes et les droits civils dans la loi. »

L'administration est réorganisée, dirigée désormais par des Surintendants Généraux nommés par le Président, de même que l'armée mexicaine dirigée par José Stalino qui est nommé Maréchal des Peuples du Mexique. Est fondée l'Académie Administrative et Militaire Mexicaine (A.A.M.M.) qui devra, à terme, diplômer tous les futurs administrateurs et officiers du pays.

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